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Libération

Monsieur velo de Malaucene

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Michel Jérôme dépanne les aventuriers du mont Ventoux.
publié le 13 juillet 2000 à 3h04

Malaucène envoyé spécial

Il était une fois un marchand de cycles au pied du mont Ventoux. Il aimait tellement son métier qu'il ne dormait jamais sans avoir écouté auparavant le cliquetis du moyeu et le craquement du cadre. Il se relevait la nuit en pyjama pour faire tourner la pédale et ainsi rassuré, remontait dans son lit. Michel Jérôme, le marchand de vélos de Malaucène, est un peu comme ça. Il fait des choses grandes et magnifiques et les cyclistes repartent de chez lui le coeur plein d'admiration pour son art.

Pourtant il en voit de bien belles, vu que sa boutique donne sur la première pente du versant nord: "Le pire, dit-il, c'est la première quinzaine de juillet. Il en vient de partout." Michel Jérôme est du pays. Il a 38 ans et avant de sauver la vie de toutes les bicyclettes à 20 kilomètres à la ronde, il était "responsable de l'équipe Peugeot de VTT". Ce qui fait qu'il est de la partie. Les mois d'été sont une épreuve terrible pour lui. Il n'est jamais couché avant 22 heures et les cloches le tirent du lit à six heures. C'est l'heure où la fréquence est la plus dense. C'est le défilé des éléphants de Babar qui montent en soufflant vers le sommet. Il attend sur le pas de la porte les premières défaillances mécaniques: "Le plus souvent c'est le dérailleur qui monte dans les rayons."

Fumeurs de pipe. Si on insiste, l'opération peut prend un sacré bout de temps. La roue voilée est une maladie du coin qui fait des ravages. Michel Jérôme rencontre dans son métier des cas ex