Mont Ventoux envoyé spécial
Le 13 juillet 1967, le coureur cycliste britannique Tom Simpson, 29 ans, est victime d'un collapsus cardiaque dans l'ascension du mont Chauve. Il décédera à l'hôpital d'Avignon. Pour que sa mémoire ne parte avec le vent, ses amis firent monter un marbrier d'en bas. Ils dirent au spécialiste qu'ils voulaient quelque chose qui souligne l'effort du coureur. L'homme entendait bien que la commande était de la plus haute importance et exécuta, dans le granit gris, l'ombre du défunt dans l'effort.
Vestibule de l'enfer. La stèle Tom Simpson se situe exactement à 1,5 km du sommet, là-même où le forçat de la route, victime de la pente et des amphétamines, a senti qu'il basculait vers l'ailleurs. Comme l'endroit doit ressembler au vestibule de l'enfer, les curieux s'arrêtent. Les cyclistes mettent pied à terre. Et chacun dépose ce qu'il a sous la main. Au Père Lachaise, la tombe de Jim Morisson est un peu comme ça. Mais Simpson n'était pas chanteur et les objets déposés disent que dans l'éternité, on a toujours besoin d'une roue de secours ou d'un bidon.
On trouve ainsi au pied de la stèle posée sur un socle de béton maigre, une roue de vélo qui serait passée dans les forges de Vulcain. Elle est toute tordue et la gomme à fondu. Et mille choses extraordinaires. L'été la tendance est à la casquette. Six en ce moment et aujourd'hui le nombre risque de monter considérablement. Les gens posent une pierre dessus pour qu'elles ne s'envolent pas.
On trouve aussi des bo