L'érythropoïétine (EPO) est, enfin, détectable dans les urines. Mais l'annonce de cette prouesse technique n'a sans doute guère ému les sportifs en mal de dopage. Car ils savent, ou au moins leurs conseillers, que bien d'autres produits restent indécelables, comme la fameuse hormone de croissance. D'autant que les progrès biotechnologiques ont été immenses cette dernière décennie. Et prometteurs : à côté de ce qu'ils proposent, l'EPO elle-même, pourtant un «must» parmi les dopants, fait figure d'antique décoction.
En phase d'essais chez l'homme, on trouve notamment les sécrétagogues, stimulant la production naturelle d'hormone de croissance. Et aussi les peptides mimétiques de l'EPO. Ce sont des molécules composées de moins d'une vingtaine d'acides aminés, contre plus d'une centaine pour l'EPO. En dépit de leur petite taille, elles simulent l'action de l'EPO à partir de ses propres récepteurs et déclenchent donc exactement les mêmes effets. C'est-à-dire une augmentation de la production de globules rouges par la moelle osseuse. Ces produits pourraient bien s'avérer encore plus efficaces que l'érythropoïétine de synthèse utilisée actuellement. De plus, ils sont disponibles en comprimés (fini les injections) et se conservent à température ambiante (fini les glacières). Pour les patients obligés de s'administrer régulièrement de l'EPO, c'est une révolution. Pour les sportifs indélicats aussi...
Imaginons maintenant que l'on parvienne à modifier des cellules, grâce à une manipulat