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Libération

Daniel Du Lac, des murs et des cimes

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publié le 17 juillet 2000 à 2h19

Chamonix envoyé spécial

Le petit monde de l'escalade avait connu, dans les années 80, les doigts-crochets et la tignasse blonde de Patrick Edlinger, suspendu dans le vide, à une époque où la «grimpe» s'affirmait identitairement comme un mode de vie des plus marginaux. Près de quinze ans plus tard, et après une kyrielle de champions français tous plus farfelus et talentueux les uns que les autres, l'escalade s'est trouvé un autre personnage, parfaite incarnation de la rencontre entre le monde sauvage et fermé de la montagne et celui, plus confiné, de la «grimpe».

Daniel Du Lac fricote aussi bien avec les cimes et les rochers qu'avec les murs en résine. A l'heure d'une réconciliation et d'une reconnaissance tant attendue par les milieux fédéraux, «Dédé», à peine 24 ans, est la polyvalence même: membre à la fois des équipes de France d'escalade et d'alpinisme, membre du groupe de haute performance de la Fédération de montagne et d'escalade, et, surtout, titulaire depuis deux ans d'un diplôme d'aspirant guide. «En fait, j'ai été le premier grimpeur à devenir aspi», affirme-t-il derrière ses yeux noirs jais.

Indépendance d'esprit. Elevé en Lozère, Daniel Du Lac est un véritable touche-à-tout. Après le ski, les arts martiaux et le kayak, il s'oriente vers les classes vertes et ses premiers raids sur le mont Lozère: «Avec les instits, je l'ai fait à dos d'âne, en bi-cross», dit-il. Puis le garçon décide de quitter la maison familiale pour rejoindre le lycée sport-nature de La Chapelle