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Libération

Virenque comme au bon vieux temps

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Première victoire pour le Français depuis son éviction en 1998.
publié le 19 juillet 2000 à 2h23

Morzine envoyé spécial

Hier, Richard Virenque (Polti) est allé chercher sa victoire à coups de dents. Comme c'était la dernière étape alpestre (Courchevel-Morzine), Virenque (31 ans) a fini la course les incisives limées par le revêtement de la route. Il remonte au général à la 5e place, à 7' 36" d'Armstrong, lequel a perdu près de deux minutes sur Ullrich, le 2e de l'étape à 24 secondes de Virenque. Le grimpeur français l'emporte en profitant de la chute de son compagnon d'échappée, l'Espagnol Roberto Heras, dont le vélo a fini dans une barrière dans les derniers mètres, le cassant par sa moitié. A l'arrivée, on voyait bien que Virenque avait la bouche de travers et que le macadam avait fait son effet. Néanmoins, Virenque a pu dire l'essentiel: «Je suis parti en costaud. Il y a eu le soleil, le chaleur et c'est ce qu'il me fallait. C'était une superbe course de mouvement et je dois remercier Pantani qui a tout fait exploser.»

Où est Pantani? Exploser. Le mot n'est pas trop fort, car le grimpeur italien était toujours introuvable 13 minutes après le champion varois (exactement 13' 44", à la 38e place). Pantani avait mis tellement de poudre dès le début de cette 16e étape qu'il a sauté avec sa machine infernale. A l'arrivée, il était tout noir, on lui voyait les orteils à travers les chaussures et il fumait de partout. ça lui apprendra à craquer une allumette dans un peloton chargé de butane dès le col des Saisies (km 80).

A 48 km de l'arrivée à Cluses, le peloton maillot jaune