Mulhouse envoyé spécial
Vendredi, à Fribourg, Lance Armstrong s'est mis en selle, a ajusté ses étriers, a passé le Rhin à bride abattue et est arrivé 1 h 05 min 01 seconde plus tard à Mulhouse pour passer le premier à table. Depuis le début de ce Tour de France, Lance Armstrong n'avait jamais montré son contentement. Vendredi, l'Américain a paru satisfait de lui-même: «C'est ma seule victoire cette année. Si je n'avais pas gagné, j'aurais vraiment regretté ce que j'ai fait au mont Ventoux (laisser la victoire à Marco Pantani, ndlr). Le contre-la-montre, c'est une épreuve de vérité. Je suis parti trop vite comme d'habitude, mais j'ai su rapidement que je comptais 27 secondes sur Ullrich et je n'ai pas voulu me mettre dans le rouge. J'ai suivi mon train de marche jusqu'au bout.» Ullrich accusera finalement 25 secondes de retard sur la ligne.
Son directeur sportif, le Belge Johan Bruyneel, disait pourtant l'inverse à l'arrivée: «Lance n'est pas parti rapidement.» C'est la vérité intraduisible du vélo. Qui dit faux? Seule la trotteuse dit vrai et Bruyneel connaît assez mal son cheval. Il ne suffit pas de le nettoyer avec un gant de crin dès qu'il met pied à terre pour qu'il soit le plus beau. Mais Lance Armstrong est bien trop sauvage pour se laisser approcher. Car Armstrong ne recherche pas l'affection de son entourage, ni de personne d'ailleurs. Sa femme et son fils lui suffisent.
Homme cube. Il a parfois les poils de l'échine qui se dressent et il crache comme les chats de goutt