Mulhouse envoyée spéciale
Le Tour 2000 s'achève, et pas un coureur, en dépit des dizaines d'abandon, n'a franchi la ligne dans la voiture-balai. La légende du Tour fout le camp. Fini le Borniol du vélo qui guette la cruelle défaillance des plus grands champions. Fini le panier à salade, flanqué il n'y a pas si longtemps d'un balai au cul du camion, où Greg LeMond, triple vainqueur du Tour (1986, 1989, 1990), a fini discrètement sa carrière sur les routes de Bretagne en 1994. Un commissaire de course, présent dans le camion, se borne désormais à enlever le dossard des coursiers qui abandonnent. Et leur directeur sportif se gare à l'arrière pour recueillir au plus vite son ouaille. «C'est vrai que ce n'est pas très confortable derrière, surtout dans les descentes. Ça remue beaucoup», admet Jean-Claude Thomas, le chauffeur de l'engin. Les seuls passagers de ces 19 étapes furent donc des journalistes, dont un confrère de radio, en panne au bord de la route en compagnie de Daniel Leclerc, l'ex-entraîneur lensois. Pour le contre-la-montre individuel de vendredi, la voiture-balai s'élance comme d'habitude la dernière. Derrière le maillot jaune, donc. Le commissaire de course n'a même pas pris la peine de monter à bord, abandonnant le pauvre chauffeur solitaire. «Enfin, je peux même passer la cinquième», se console avec satisfaction le chauffeur à la poursuite de Lance Armstrong. Dans la montée d'Hautacam, c'est tout juste s'il avait pu enclencher une seule fois la seconde.
Loisir. Le