Aime (Savoie) envoyée spéciale
Les rivières prennent parfois un goût salé. «L'amertume est venue à l'eau vive en 1992, quand le slalom est redevenu discipline olympique [il l'avait été en 1972 à Munich, ndlr] et que la descente est restée en rade», assène «Bébert». «Bébert» est une figure du canoë-kayak. Président du club de Marseille, il a emmené 23 compétiteurs dans la vallée de la Tarentaise ce week-end, pour les Championnats de France de descente. «Depuis, financement et encadrement ont fondu pour la descente au profit du slalom et de la course en ligne! Forcément, les descendeurs se sentent frustrés.» Voilà, dit sans détours, à la Bébert, le «drame» de la descente, seule discipline non olympique du canoë-kayak: la course en ligne participe aux JO depuis 1936 et le slalom y est revenu en 1992. Une «disgrâce» qui s'explique, notamment, par l'incompatibilité entre les exigences d'un sport de pleine nature et celles des autorités olympiques.
Sport d'eau vive, la descente se pratique sur plusieurs kilomètres de rivière pentue. Or les villes organisatrices des JO ne sont pas forcément proches de régions montagneuses. Il est beaucoup plus simple de trouver un plan d'eau plat pour la course en ligne (9 concurrents en opposition directe sur 1000 mètres maximum), ou d'aménager un bassin artificiel d'eau vive pour le slalom sur 600 mètres maximum.
Chute des moyens. Autre «handicap»: la descente se prête mal à la médiatisation. Très rares sont les rivières qui, comme l'Isère, entre Bo