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Libération

Thiam dans les cordes du boxon-business

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publié le 24 juillet 2000 à 2h31

Soigneusement préparée depuis deux ans par ses promoteurs, les frères Louis et Michel Acariès, «l'opération Mamadou Thiam» s'est achevée dans la nuit de samedi à dimanche à Miami. De la pire façon qui soit, par un abandon, une quasi-désertion. A 14 secondes de la fin du troisième round, le challenger français au titre des superwelters WBA (World Boxing Association) a tourné le dos à son adversaire, le champion en titre, le Portoricain Felix Trinidad, et demandé à l'arbitre de prendre acte de la capitulation. A dire vrai, il n'y avait pas eu de face-à-face, juste une Blitzkrieg de Trinidad qui a fait vaciller Thiam au premier round, lui a fermé l'oeil droit au deuxième et l'a écoeuré au troisième. L'abandon évita à Thiam une punition plus douloureuse encore ­ peut-être des séquelles physiques durables ­, tant cet affrontement «au sommet» fut déséquilibré. Ce qui n'est pas une réelle surprise, sauf sans doute pour Thiam qui ne s'attendait certainement pas à une telle correction.

Marionnette. Une question se pose maintenant, à laquelle il va bien falloir répondre pour que de telles mascarades ne se renouvellent pas: pourquoi avoir fait croire que Mamadou Thiam était de niveau mondial? Pour le business, bien évidemment, dans lequel la boxe professionnelle moderne se roule ponctuellement avec une délectation telle qu'elle a pratiquement abandonné tout vernis purement sportif. Deuxième question, tout aussi essentielle, qui a fait croire ça? Pas le boxeur, surtout marionnette dans c