L'article paru lundi dans Libération, «Thiam dans les cordes du boxon business», démontant les mécanismes qui ont conduit le Français Mamadou Thiam à disputer le championnat du monde des superwelters WBA face au Portoricain Felix Trinidad (vainqueur par abandon au troisième round), a suscité quelques vives réactions. Ce qui, semble-t-il, a fait mouche concerne le rôle joué par Canal + dans l'organisation du «boxing-business». Cela mérite un petit retour en arrière.
La boxe a incontestablement connu un regain en France, grâce à Canal + qui, dès sa naissance en 1984, a diffusé les meilleurs combats mondiaux. Par l'acquisition des droits de retransmission, la chaîne a de plus donné un sacré bol d'air aux organisateurs et aidé au développement des réunions dans l'hexagone.
Traitement de faveur. Très vite pourtant, il y eut confusion des rôles. De simple diffuseur, la chaîne cryptée est devenue organisatrice de soirées pugilistiques, sponsor de boxeurs, puis carrément propriétaire d'un club, PSG Boxe. Les «combattants maison» ont naturellement eu droit à un traitement de faveur, figurant systématiquement à l'affiche des réunions acquises par la chaîne, alors que d'autres boxeurs, tout aussi talentueux, parfois meilleurs, restaient sur la touche. Depuis ses origines, la chaîne cryptée entretient des rapports privilégiés, voire exclusifs avec les organisateurs Louis et Michel Acariès, sans doute les meilleurs dans la place, mais pas les seuls, qui grâce à la manne des droits télé, se