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Libération

L'argent au coeur du putsch des grands clubs brésiliens

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publié le 1er août 2000 à 3h06

Rio de notre correspondant

Révolution au «pays du football»: une junte de 20 présidents de grands clubs brésiliens, soutenue par la Fifa (la fédération internationale), a pris le pouvoir aux dépens de la fédération locale. D'autorité, elle a instauré un régime d'exception prévu pour un an. Les divisions sont abolies et le championnat national est rayé du calendrier. Il cède la place à la Coupe João Havelange: depuis ce week-end, cent onze clubs sont engagés dans cette compétition hybride, qui débute comme un championnat et se termine comme une coupe.

Chute libre. Comme cette coupe ne durera en principe qu'un an, aucune équipe ne sera rétrogradée. Une vieille revendication des patrons des clubs. Au Brésil, la descente de catégorie est ruineuse. Elle entraîne la chute libre des recettes de télé, du sponsoring et du public. Les plus en pointe sur ce thème sont les dirigeants du Fluminense de Rio. Entraîné par le manque d'argent, le «Flu» a plongé de D1 en D3 en deux ans et a dû faire appel à l'entraîneur Parreira, vainqueur de la Coupe du monde en 1994, pour remonter en D2 cette année. Grâce à la nouvelle formule, le club joue à nouveau avec les meilleurs. Ceci ne doit pas déplaire à son plus célèbre supporter, João Havelange, ex-président de la Fifa.

Le mobile du putsch, c'est l'argent. Le foot brésilien se porte mal. Il est coincé entre des joueurs aux salaires plantureux et des torcedores (supporters) peu argentés. A lui seul, Romario par exemple empoche tous les mois l'équival