Un «Tour à l'ancienne», a claironné Jean-Marie Leblanc, l'organisateur de la Grande Boucle, tout au long d'un Tour 2000 sans scandales de dopage ni questions qui fâchent. «Les pouvoirs sportifs sont en train de reprendre la main avec le concours des experts médicaux, ce qui leur avait échappé dans les années quatre-vingt-dix», se félicitait le patron du Tour au terme de la compétition (Libération du 24 juillet). Hier, les experts en question ont changé la donne.
Bilan négatif. Le Conseil de prévention et de lutte contre le dopage (CPDL) un organisme indépendant créé par la loi antidopage de 1999 a tiré un premier bilan des contrôles, quinze jours après la fin de l'épreuve: près de la moitié (45 %) des quatre-vingt seize prélèvements urinaires pratiqués sur soixante et onze coureurs lors du dernier Tour révèlent la présence de produits dopants. «Un nombre inquiétant de cas», a aussitôt commenté Daniel Baal, le président de la Fédération française de cyclisme, avant que Jean-Marie Leblanc ne mette en garde contre «toute interprétation prématurée» de ces chiffres.
Michel Boyon, président du CPDL, n'a pas voulu donner les noms des coureurs contrôlés positifs sur le dernier Tour. Lors des 16e et 20e étapes, douze tests ont été effectués au hasard, à la demande du ministère de la Jeunesse et des Sports. Problème, sur ces douze prélèvements, quatre ont été rendus inexploitables en raison de vices de procédure. «Un taux d'erreur inadmissible pour une compétition d'un tel niveau»,