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Libération
Enquête

Strasbourg, les ombres brunes de la Meinau

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Football. Après les injures racistes dirigées contre le club, le maire et le Racing portent plainte.
publié le 24 août 2000 à 3h38

Strasbourg envoyé spécial

Habib Beye l'affirme, juste avant de rentrer dans les vestiaires: «J'ai plus pensé aux insultes qu'à la défaite. ça fait mal.» Il y a dix jours, après la défaite à domicile contre Monaco (1-3), Beye, défenseur strasbourgeois de 22 ans, était bousculé et insulté par une poignée de supporters furieux. Aujourd'hui, il assure: «Une chose est claire: je ne ferai pas de vieux os ici.» Et les croix gammées et injures antisémites inscrites ce week-end sur l'enceinte du stade de la Meinau l'ont conforté dans sa décision.

«Promesses non tenues». Le parquet de Strasbourg a ouvert hier une information judiciaire pour «provocation à la haine raciale» et «injures à caractère racial», après les plaintes contre X... déposées par le Racing Club, la maire Catherine Trautmann ­ qui a indiqué hier qu'elle serait «présente au match» contre Sedan, samedi au stade ­ et le délégué régional du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France). Mais l'indignation générale après les injures racistes visant les joueurs du Racing et les inscriptions antisémites destinées à l'entraîneur Claude Le Roy n'ont pas changé l'état d'esprit d'Habib Beye. «Je le comprends tout à fait, assure son capitaine Teddy Bertin. Tout le monde dit que c'est un accident, mais ça fait plusieurs fois que ça se passe. C'est rageant. Il y a quelque chose de cassé avec une partie du public.»

Une sorte de péché originel entacherait le Racing: le rachat du club à la Ville, en 1997, par la société