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Libération
Interview

«C’est la mort des clubs formateurs»

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L’éducateur Guy Roux expose ses arguments contre le projet européen:
publié le 1er septembre 2000 à 3h56

Guy Roux, ex-entraîneur d’Auxerre et actuel président de l’Union nationale des cadres techniques du foot, et Christophe Forax, porte-parole de la commissaire européenne aux Sports, Viviane Reding, débattent de la suppression des indemnités de transfert.

Guy Roux: Pourquoi la Commission s’attaque-t-elle au football?

Christophe Forax: A nos yeux, le football est une activité économique comme une autre, qui n’échappe pas au droit communautaire. Les clubs sont des entreprises. De plus, nous avons reçu plusieurs plaintes de clubs et de joueurs concernant le système d’indemnités de transferts. Depuis deux ans, la Fifa et l’UEFA connaissent les griefs que nous leur reprochons. Dans la mesure où il n’y a pas eu de réaction de leur part, il est logique que nous prenions l’initiative.

Guy Roux: Je crois que la Commission s’est appuyée sur les plus retentissants transferts, ceux dépassant 150 millions de francs, pour mettre au point ces nouvelles règles. Mais la Commission se rend-elle compte des bienfaits qu’apportent les transferts aux petits et moyens clubs? Le cas de Sabri Lamouchi me semble éclairant: Auxerre a acheté ce joueur il y a sept ans à Alès pour 1,5 million de francs, soit près de 10 % du budget du club à l’époque. Il est resté chez nous pendant quatre ans. Puis, il a été vendu à Monaco, comme il le souhaitait, pour 40 millions de francs (25 % du budget d’Auxerre à l’époque). Enfin, il vient d’être transféré à Parme pour près de 70 millions de francs. C