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Libération

Footballeur, un métier comme un autre?

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Le projet de l'UE modifierait les mentalités.
publié le 1er septembre 2000 à 3h56

Le projet n'est pas encore arrêté. Mais il pourrait bien bouleverser l'économie du ballon rond. Car c'est à la pierre angulaire du foot-business que la direction de la concurrence de la Commission européenne envisage actuellement de s'attaquer : le système des indemnités de transfert payées par un club pour racheter à un autre, avant terme, le contrat d'un joueur. Pour la Commission, qui entend supprimer ces indemnités, il s'agit de mettre l'économie du foot en conformité avec les principes de libre concurrence et de libre circulation des travailleurs. Les institutions du football mondial et européen, Fifa et UEFA (lire ci-contre), y voient, elles, la perspective d'un «chaos sans précédent». Enjeux.

Jackpot. «Le montant des transferts devient énorme et dangereux, estime Philippe Piat, président de l'Union nationale des footballeurs professionnels. Il y a trois ans, quand Barcelone a vendu Ronaldo à l'Inter pour 160 millions de francs, le monde du foot était sur le cul. Aujourd'hui, on est presque à 500 millions... Il n'y a aucune raison pour que la courbe s'inverse.» A l'origine de cette inflation, la concurrence que se livrent les grands clubs, soucieux de s'attacher les services des meilleurs ­ le boulimique président de la Lazio Rome, Sergio Cragnotti, a ainsi investi 2,6 milliards de francs en huit ans pour recru-ter ­ et le rôle des agents, rémunérés en une seule fois sur le contrat. «Les intermédiaires ont tout intérêt à faire signer à leurs joueurs des contrats de long