A quinze jours du début des épreuves olympiques d'athlétisme, l'enthousiasme des sélectionneurs français s'est quelque peu modéré. Dimanche soir, lors du meeting Stanislas, à Nancy, Eunice Barber, championne du monde de l'heptathlon à Séville en 1999, s'apprêtait à prendre le départ du 100 m haies. Quand l'athlète d'origine sierra-léonaise, naturalisée depuis février 1999, s'est relevée des starting-blocks et a quitté aussitôt la piste.
Tendue. Souffrant d'une blessure à la cuisse depuis mi-juillet et la Coupe d'Europe, Eunice Barber semble avoir perdu confiance en elle. Ou n'a simplement pas voulu prendre de risques. Son entraîneur pour l'épreuve de la longueur, François Pépin, s'est montré laconique sur le renoncement de son athlète dans l'ultime concours avant les Jeux. «Je n'ai aucun commentaire à faire. Elle parlera demain [ce matin, ndlr] lors d'une conférence de presse organisée par son sponsor, a-t-il déclaré. Vous verrez bien sûr son visage si elle va bien ou pas», laissant persister un doute quant à sa participation à Sydney. Un étrange comportement à deux jours du départ vers l'Australie. Ce matin, outre sa rencontre avec les journalistes, Eunice Barber doit passer une série d'examens médicaux.
Sa collègue de l'équipe de France, Patricia Girard, avait trouvé l'athlète rémoise assez tendue avant la course. «Elle m'a même dit qu'elle avait peur de prendre le départ. C'est comme si elle avait perdu le plaisir de courir, je la sens distante, perturbée, peut-être que ses