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Libération

Caterin Bravo, la touche française de l'épée chilienne

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publié le 11 septembre 2000 à 4h12

Santiago correspondance

Lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, vendredi prochain, Caterin Bravo est sûre de ressentir un pincement au coeur en voyant passer l'équipe française d'escrime. Et pour cause: cette jeune Chilienne a elle-même porté voilà huit ans le drapeau de l'équipe tricolore lors des championnats du monde d'escrime de Bonn. A l'époque, la meilleure cadette française en épée s'appelait déjà Bravo. Mais son prénom s'écrivait alors avec un «h» et un «e» final.

Cette sportive de 24 ans, fille d'exilés politiques chiliens fuyant la dictature du général Augusto Pinochet, a été formée en France. Née en Allemagne de l'Est, où ses parents s'étaient dans un premier temps réfugiés, elle est arrivée dans l'Hexagone à l'âge de 5 ans et a commencé l'escrime à Besançon en compagnie de son père, Hector, lui-même escrimeur de haut niveau. Avant d'être contraint de quitter son pays par le coup d'Etat du 11 septembre 1973, Hector Bravo faisait partie des meilleurs sabreurs chiliens. Son palmarès compte notamment un titre de champion sud-américain obtenu en 1972.

Maître d'armes. Hector n'a ensuite pas laissé l'exil tuer sa passion. Une fois en France, il a notamment suivi des cours à l'Insep de Paris pour devenir maître d'armes. Et il a ainsi transmis à ses deux fils et à sa fille le virus de l'escrime. Caterin n'a en fait pratiquement pas connu d'autre entraîneur, hormis pendant ses deux années de sport-études et ses stages avec l'équipe de France. L'escrime ne s'arrê