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Libération

Un centre pour désintoxiquer les dopés

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A Bordeaux, le Caps s'adresse à tous les sportifs, professionnels ou amateurs.
publié le 11 septembre 2000 à 4h12

Bordeaux correspondance

Tout est calme dans les bureaux fraîchement peints du centre de consultation d'addictologie et de psychopathologie dans le sport (Caps) qui vient d'ouvrir ses portes au CHU de Bordeaux. Une appellation clinique, neutre, soigneusement choisie pour ne pas heurter les futurs «clients», des sportifs, amateurs ou professionnels, confrontés aux effets des stimulants, des anabolisants et autres produits pris pour améliorer leurs performances. La mission du centre: recevoir, écouter, établir un diagnostic, aider ceux qui veulent suivre une cure de désintoxication.

Drogué comme un autre. «Nos locaux auraient pu être intégrés dans un centre d'aide aux toxicomanes, parce que le principe d'une prise en charge globale est exactement le même», souligne le Dr Serge Simon, rugbyman et chef de service du centre. Le grand mot est lâché. Au Caps, on considère que, sur le plan médical, un sportif dopé estÊun drogué comme un autre, parce que les produits destinés à améliorer les performances peuvent provoquer les mêmes effets que les stupéfiants: anxiété, agressivité, troubles endocriniens, troubles de l'érection...

Pour l'instant, personne n'est encore descendu à l'entresol qui abrite l'unité pilote, créée pendant la vague des «affaires» qui ont ébranlé le monde du sport. Mais on sait que la «clientèle» existe: le succès d'Ecoute dopage, une ligne d'appel téléphonique, anonyme et gratuite, ouverte en 1998 à Montpellier par l'équipe du psychologue Jean Bilard, le prouve. Le