Marat Safin a réussi son coup d'essai. Pour sa première grande finale, ce Russe de 20 ans a donné la leçon, dans la nuit de dimanche à lundi, à Pete Sampras, l'Américain aux treize titres en Grand Chelem. Il l'a expédié en trois sets rapides en moins d'une heure trente (6-4, 6-3, 6-3) pour succéder au palmarès de l'US Open à Andre Agassi.
Rarement Pete Sampras, dix ans plus âgé que son adversaire, n'avait été autant dominé depuis une décennie. Il l'a reconnu: «Personne n'a retourné mon service et ne m'a passé comme il l'a fait aujourd'hui. Cela ne m'est pas arrivé souvent de me faire laminer de la sorte. Mais ce n'est pas encore la relève de la garde, on me reverra», a assuré le champion américain à l'issue de la rencontre.
Sur un nuage. Même s'il ne s'agissait pas d'une passation de pouvoir, devant les 20 000 spectateurs du stade Arthur Ashe, à New York, entre le surdoué russe formé à Valence (Espagne) et le géant américain, cela y ressemblait pourtant bougrement. Se jouant du service de Sampras et passant l'Américain au filet à qui mieux mieux, Marat Safin, 1,93 m et 81 kg, professionnel depuis 1997 a évolué sur un nuage pendant pratiquement toute la partie.
Le septuple vainqueur de Wimbledon, qui n'avait perdu son service que cinq fois depuis le début de Flushing Meadows, a concédé quatre breaks lors de la finale. Une première fois à 3-3 dans la première manche sur un service à plus de 200 km/h, qui devait repartir en coup droit tout aussi vite et qui laissait Sampras médusé