Menu
Libération

L'argent triste de Larbi

Article réservé aux abonnés
publié le 18 septembre 2000 à 4h25

52 kg dames

Or: Legna Verdecia (Cub)

Argent: Noriko Narazaki (Jap)

Bronze: Sun Hui-kye (CdN) et Lyu Yuxiang (Chn)

66 kg messieurs

Or: Huseyin Ozkan (Tur)

Argent: Larbi Benboudaoud (Fra)

Bronze: Girolamo Giovinazzo (Ita) et Giorgi Vazagashvili (Géo)

Le rêve de Larbi Benboudaoud aurait pu se réaliser aussi facilement qu'il arrive à sourire. Le gamin de Seine-Saint-Denis a fermé ses yeux sur un chronomètre figé à 2'14". L'arbitre signale ippon, le combat est fini. Son rêve en or, celui qu'il s'était juré de rapporter, lui est passé sous le nez. Déception énorme. René Rambier, son coach, ne cache plus ses larmes. C'est un peu son fils qu'on vient d'abattre sur le tatamis numéro 2. Le bourreau est turc et se nomme Huseyin Ozkan. Un visage connu pour le champion du monde des moins de 66 kg, le même qu'il avait battu en finale du mondial de Birmingham en 1999.

«Je suis passé à côté de quelque chose, répète machinalement le judoka. Je menais au score et j'ai fait une erreur. Cette médaille n'est pas en or mais c'est quand même une médaille olympique.» Il martèle ces mots pour mieux les accepter. Il y a quatre ans, à Atlanta, il était passé à côté de l'événement, battu au premier tour. Il s'était refait à la dure pour oublier et se remotiver, jusqu'à devenir presque imprenable dans sa catégorie. Presque.

«Un peu chaud». Larbi, aussi précis sur le tatami que lorsqu'il sert un demi au bar-restaurant que tient son père Bachir à Drancy, ne se reconnaît pas lui-même. Lui, qui a passé toute son enfa