A une soixantaine de kilomètres à l'ouest de Sydney, au pied des Blues Mountains, aux flancs couverts d'eucalyptus, le stade d'eau vive de Penrith, site des épreuves de canoë-kayak, dessine une boucle en forme de U. Bordée de talus de gazon, la boucle s'étire sur 320 mètres de long et 14 de large. Les athlètes considèrent ce site artificiel comme le plus intéressant au monde, celui dont le fond, les mouvements et les sensations qu'il procure, se rapprochent le plus d'une rivière naturelle. Mais les kayakistes de haut niveau ne sont pas les seuls à l'apprécier : chaque week-end, Penrith est envahi par les amateurs de rafting. Car la rivière artificielle sait se métamorphoser pour s'adapter au niveau des pratiquants novices, amateurs ou sportifs de haut niveau comme aux embarcations : canoë-kayak, raft...
Coût exorbitant. Flux, parcours et difficultés sont en effet modulables à volonté: le débit, assuré par des pompes, peut varier de 3 à 14 m3 par seconde, et les rapides sont générés par des obstacles amovibles, qui se montent et se démontent à la main comme dans un grand jeu de Lego. En vingt minutes, le torrent impétueux peut ainsi se muer en calme base de loisirs. Ce qui explique son succès : avec 400 000 F de chiffre d'affaires mensuel depuis son ouverture en mars 1999, le bassin dépasse les espérances de ses concepteurs. Une belle revanche sur le Comité international olympique (CIO). Car le stade d'eau vive a été l'enjeu de l'une de ces batailles épiques qui font le se