Sydney envoyé spécial
L'Inde croyait avoir trouvé le filon. De l'or sous le gazon du hockey. Huit titres olympiques, de 1928 à 1980, dont six d'affilée entre 1928 et 1956. Et puis, premier avertissement en 1960, le Pakistan lui ravit la médaille d'or. Si, pour l'Inde, le Pakistan reste l'ennemi héréditaire, le pays «faisait partie de l'Inde, historiquement», rappelle S. Thyagarajan, correspondant hockey du Hindu Star. L'honneur du sous-continent est sauf. Le Pakistan reprend le flambeau, gagne en 1968 et 1984.
Depuis, plus d'or. L'Europe et l'Australie font désormais la loi. Car entretemps, il y a eu la «révolution du synthétique». A partir des Jeux de Montréal, en 1976, le hockey «sur gazon» ne se joue plus sur gazon mais sur tapis vert, l'astroturf, une surface ultrarapide. «Ce n'est pas un complot de la Fédération internationale (FIH) contre les équipes asiatiques, reconnaît S. Thyagarajan. Les Européens voulaient jouer en hiver, sous la pluie, ce que permet la moquette.»
Pieds nus. Mais le synthétique a transformé le jeu. Le hockey asiatique est rapide, technique, inventif. Les poids plume indiens et pakistanais jouent avec leurs poignets, donnent des angles à la balle, dribblent à travers les défenses adverses. Les jeunes de ces deux pays apprennent le hockey pieds nus sur les places poussiéreuses des villages ou dans les rues des villes. Une branche d'arbre pour la crosse, un bout de tissu enroulé dans du Scotch pour la balle. Des artistes.
Aujourd'hui, sur la surface synt