Menu
Libération

Mâles à part

Article réservé aux abonnés
publié le 22 septembre 2000 à 4h37

Les Australiens sont misogynes. Ne vous laissez pas abuser par le déploiement des anciennes héroïnes des pistes et des piscines qui, lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux, se relayèrent sur le stade pour confier la torche à Cathy Freeman, de blanc latex vêtue, prêtresse aborigène de l'Olympe. N'allez pas croire que les Australiens soient émus par leurs femmes qui, pourtant, ont toujours totalisé plus de médailles olympiques que les hommes. Un score qu'ils ignorent, car les femmes ne les intéressent pas. Ou, plus exactement, ce sexe que l'on dit faible, et qui en Australie l'a rarement été, ne figure pas au coeur de leurs priorités. Les sociologues y voient une explication,

la force des femmes provoquerait la fuite des hommes... Par une étrange alchimie, dans un pays qui compte tant d'immigrants d'origine méditerranéenne, naturellement enclins à l'exubérance amoureuse, une indifférence tout anglo-saxonne est de mise. Et la rudesse, une habitude sans doute héritée d'une époque pionnière où grand était le nombre des hommes et petite la vertu des femmes. Préambules et préliminaires sont assimilés à une perte de temps. La femme n'est source d'aucune obsession, d'aucun désir de séduction. Le sujet est considéré sans intérêt, futile et à vrai dire peu viril.

Tentez l'expérience. Lors d'un dîner ­ mais il vaut mieux attendre le dessert ­, sur le ton de l'anecdote, racontez que, souvent, les femmes venues d'Europe s'étonnent de ne jamais sentir, dans la rue, le regard des hommes. L