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Libération

Canalisation

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publié le 23 septembre 2000 à 4h42

Pour regarder les JO, on a le choix entre France Télévision et Canal +. Il y a bien aussi Eurosport, mais cette chaîne devrait plutôt s'appeler Europub, c'est un cauchemar de la regarder, il y a des pubs tout le temps et d'insupportables jingles et autopromotions qui ressemblent à de l'autodénigrement.

Mais France Télévision et Canal se ressemblent de plus en plus. Le créateur du service des sports de la chaîne cryptée est devenu le chef des sports du service public et y a apporté les idées de sa première maison. Charles Biétry présentait il y a quatre ans, à Atlanta, un magazine sur les JO intitulé Georgia, il anime aujourd'hui l'Or de Sydney sur France 2. Le dessinateur Chenez intervenait naguère sur Canal + pour commenter l'actualité, il travaille maintenant à France Télévision (sur Canal, c'est aujourd'hui au seul Philippe Guillard qu'est dévolu l'humour). On avait l'habitude sur Canal de voir deux types discuter sport comme vous et moi, il y a désormais deux types pareils à France Télévision. Apparaissent sur le service public des présentateurs jusqu'alors inconnus et qui ont adopté le look Canal, professionnel propre sur soi. Les habillages d'antenne de France Télévision ressemblent à ceux de Canal, on n'hésite plus à diviser l'écran en plein d'images. Le malheur est que l'originalité est un produit qui s'use vite : des idées qui étaient neuves il y a dix ou quinze ans le sont forcément un peu moins aujourd'hui.

D'autant que Canal +, toute cryptée qu'elle est, n'est pas