Sydney envoyé spécial
Cette fois, on est dans le lourd. Et non plus dans le tristement pittoresque, dans le rameur letton positif à la nandrolone, l'entraîneur ouzbek aux bagages pleins d'hormones de croissance ou l'haltérophile bulgare qui avait ingurgité des diurétiques. Non, cette fois, les affaires de dopage aux Jeux de Sydney ont basculé. Parce qu'un Américain, même s'il ne concourt pas, est concerné. Parce qu'il s'agit de C.J. Hunter. Au stade, il est le champion du monde en titre du lancer de poids. A la ville, il est le mari de Marion Jones, lancée dans le pari de ramener cinq médailles d'or des Jeux elle a déjà remporté le 100 m. A Sydney, il est présent en tant que premier supporteur de sa femme, et l'annonce, hier, de son contrôle positif aux stéroïdes anabolisants va immanquablement lancer le débat sur le caractère sexuellement transmissible du dopage.
Confidentialité. C.J. Hunter a déclaré forfait peu de temps avant le début des Jeux pour cause d'opération au genou. Dans le climat actuel de suspicion, tout forfait de dernière minute apparaît vite comme un aveu de dopage. Même si la fédération américaine d'athlétisme, un brin gênée, s'est démenée hier pour faire admettre que oui, le cas d'un de ses athlètes positifs lui était bien parvenu, mais non, elle ne pouvait pas confirmer qu'il s'agissait de C.J. Hunter, et qu'enfin, elle ne pouvait absolument pas s'étendre sur ce cas précis. Par respect des règles de confidentialité. Par crainte sans doute de se voir traî