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Libération

Strass cowboys

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publié le 26 septembre 2000 à 4h44

Les Australiens sont des cow-boys. Ici, on les appelle des stockmen. Ils appartiennent à la même famille, celle des hommes qui, au galop, traversent les grands espaces, vivent une existence rude mais fraternelle et s'endorment, alors que hurlent les chiens sauvages, leur regard ­ qui ne peut être que clair ­ tourné vers un ciel, forcément étoilé. Clap de fin. C'est ainsi que va le mythe australien. 80 % des habitants de ce continent vivent dans des villes accrochées à l'océan, tournant le dos au coeur du pays. La plupart d'entre eux n'ont jamais approché, et encore moins, enfourché de cheval. Alors, galoper à bride abattue dans l'infini des savanes... Mais peu importe. Le bushman, l'homme de la brousse, qu'il soit explorateur, gardien de vaches ou bandit de grand chemin, a toujours nourri le rêve australien. Il est celui qui, en affrontant une nature hostile, prouve qu'il a la carrure dont on fait les bâtisseurs de nation, l'étoffe dont on fait les héros. Leurs histoires ne peuvent s'épanouir en ville, leurs légendes doivent s'enraciner dans ces déserts immenses où la fournaise pourrait dissoudre les pierres.

Au siècle dernier, pour ravitailler les fermiers,

tirer les lignes télégraphiques et construire les chemins de fer, il fallut importer chameaux et chameliers d'Afghanistan, seuls capables de survivre à la chaleur. Aujourd'hui encore, à la course de chameaux, les Australiens excellent. Au parcours d'obstacles aussi. Les cavaliers australiens l'ont démontré, il y a quelques