Marc Bouët, ancien champion du monde de voile, est l'entraîneur de l'équipage de soling (1) français, éliminé juste avant les phases finales.

Quel bilan faites-vous de la campagne de Sydney ?

Ce n'est pas terminé, il reste une chance de médaille, en finn pour Xavier Rohart (quatrième après 6 régates sur 11). Mais on peut déjà dire que le bilan sera faible par rapport aux objectifs initiaux. Beaucoup d'équipages étaient en situation de médaillés potentiels. Pour les coureurs, ce sera une campagne olympique décevante. Trois médailles, ce n'était pas irréaliste après nos résultats depuis quatre ans en championnats d'Europe et du monde.

Comment expliquez-vous ce bilan ?

C'est le problème de la voile. Même si on gagne toute la saison, on n'est jamais sûr de gagner. Michael Johnson, quand il arrive aux Jeux, il a 95 % de chance de gagner. En voile, ça n'existe pas. C'est un sport aléatoire.

Pourquoi la voile olympique ne remporte-t-elle pas plus de succès, alors que la voile française est aussi populaire ?

En France, c'est la voile en solitaire qui est hypermédiatisée. Cela laisse la part du pauvre à la voile olympique.

Les marins olympiques peuvent-ils vivre de leur sport ?

Seule la filière de la course en solitaire permet à certains de vivre correctement. Et encore, pas beaucoup, à cause des risques. Il y a peut-être 4 ou 5 fois plus d'investissement dans la voile en France que dans les autres pays. Mais la voile olympique en récupère sans doute 5 %. On est loin du sport pro en termes d