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Libération

Un flibustier dans la cour royale

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publié le 27 septembre 2000 à 4h46

Sydney envoyé spécial

Hier, il a beaucoup dormi. Le matin, l'après-midi. Relax, pour mieux préparer la suite. Car ce matin (la nuit dernière à Paris), Kim Collins retrouve le stade olympique pour les premières séries du 200 m. Objectif : la finale, «et faire mieux qu'au 100 m, cinquième ou quatrième». Le jeune sprinteur de l'île de Saint-Kitts, dans les Caraïbes (1), n'a pas froid aux yeux. Samedi, on l'a vu au 100 m, invité inattendu d'une finale (il a fini septième) où il n'a pas trouvé l'ambiance très sympa : «Une tension incroyable, personne ne se parle, tout le monde joue au méchant, et ce Maurice Greene qui n'arrête pas de faire des grimaces pour intimider les gens. Ça ne marche pas avec moi...»

«Pour le fun». Collins s'est senti l'intrus dans ce club très fermé des huit meilleurs sprinteurs mondiaux : «Je crois qu'ils n'apprécient guère qu'un inconnu se joigne à leur petit groupe...» Il s'en fiche : lui seul était détendu, souriant, profitant du moment. «Hé ! Eux, c'est leur job, et s'ils ne courent pas assez vite, ils ne gagnent pas d'argent. Moi, je m'en fiche. J'y suis pour le fun.»

A 24 ans, Collins sait ce qu'il veut. Il a commencé l'athlétisme sur des pistes en gazon ­ les seules existant sur sa petite île. Puis, à 19 ans, il part en camp d'entraînement en Jamaïque. En 1996, il est aux JO d'Atlanta, quart de finaliste. En 1997, aux championnats du monde à Athènes, le manager de l'équipe de Saint-Kitts distribue ses cartes de visite à tous les recruteurs. Un collège