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Libération

Balles masquées

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publié le 28 septembre 2000 à 4h49

Le tennis traverse ces Jeux olympiques télévisés comme un sport fantôme. Même la médaille de bronze du Français Arnaud Di Pasquale n'a pas suffi à réveiller la léthargie qui l'entoure et qui a diverses raisons. Les matchs commencent vers 11 heures, 2 heures du matin à Paris, et ce n'est pas une nouvelle enthousiasmante. D'autant que, comme le football (où les JO ne sont pas non plus le plus grand événement) et contrairement au hockey sur gazon féminin ou au taekwondo, le tennis n'est pas un sport dont le téléspectateur est privé le reste de l'année, de telle sorte qu'on privilégie des matchs qui ne sont que des affiches moyennes. Et le rythme du tennis, lent, psychologique, ne correspond aucunement au zapping passant perpétuellement d'un sport à l'autre que les chaînes ont plébiscité comme meilleure manière de retransmettre ces Jeux. Enfin, les joueurs eux-mêmes l'ont joué un peu désinvolte. Pete Sampras, André Agassi et Martina Hingis ne sont pas venus à Sydney. Alors que tous les champions de tous les sports attendent le rare rendez-vous des Jeux comme une exceptionnelle occasion de se distinguer, une fois tous les quatre ans, les tennismen semblent porter au tournoi beaucoup moins d'importance qu'aux tournois du grand chelem comme ils en disputent quatre par an. Richissimes,

ils ont moins de raisons que les autres d'aller glaner quelques dollars de plus dans des Jeux olympiques qui étaient naguère le temple de l'amateurisme. Pour le téléspectateur, le tennis acquiert une