Menu
Libération

Thierry Burban, groom service

Article réservé aux abonnés
Palefrenier de l'équipe de France d'équitation, il raconte son quotidien.
publié le 29 septembre 2000 à 4h52

Sydney envoyé spécial

Cet homme s'est mis en ménage avec un «gentil» étalon pour le temps des Jeux olympiques. Thierry Burban est le palefrenier de Caucalis, le cheval que monte Patrice Delaveau dans le concours de saut d'obstacles. Dans le jargon de l'équitation, on préfère dire groom. Ça donne un petit côté valet de chambre dont la fonction consiste à échanger des idées avec le cheval, à le toiletter et à lui faire un gros bisou quand c'est l'heure du dodo.

Il y a quinze palefreniers dans l'équipe de France d'équitation. Ils se lèvent au chant du coq et se couchent avec les poules. «C'est un métier de pouilleux, pensent parfois les cavaliers, mais personne ne nous le dit vraiment. Quand on a décidé d'arrêter le métier, on se retrouve dans une voie sans issue. Vous faites quoi comme métier ? Palefrenier, que je dis. "Tu parles d'un métier", qu'on me répond», raconte Thierry Burban qui se demande parfois si c'est pas mieux d'en rire. «La grande famille des grooms des Jeux olympiques», comme il l'appelle, mange à la cantine réservée pour eux, midi et soir : «C'est pas mauvais, mais on s'emmerde depuis quatre semaines qu'on est là. Avec la quarantaine des chevaux, ça commence à faire très long (1).»

Le centre équestre olympique se trouve à 50 kilomètres de Sydney et les palefreniers «n'ont pas de véhicule». Si bien qu'ils n'auront pas vu le Pacifique. En fait, ils sont venus au bout du monde «avec une fourche», un balai et une pelle pour ramasser le crottin. Tuent le temps comme