Les Australiens sont des insulaires. Un trait de caractère qui aurait pu se diluer sur leurs côtes. 36 735 kilomètres d'un ruban assez long pour (presque) encercler la Terre.
Un comportement qui aurait pu se dissoudre dans les sables d'un continent dont il est impossible de saisir l'immensité. Mais, en dépit de leur gigantesque pays, les Australiens restent des îliens. Avec, à l'esprit, la crainte de se faire envahir. Pour s'assurer le soutien des plus forts, ils furent de toutes les guerres, dans le sillage des Britanniques, puis des Américains. Ce n'est que l'an passé, au Timor oriental, qu'ils prirent pour la première fois le commandement d'une opération internationale. Dans le passé, pour se protéger, ils mirent au point une politique, dite de l'Australie blanche, qui écartait de leurs rivages tous les candidats à l'immigration qui n'avaient pas la peau assez claire. Une pratique raciste, aujourd'hui remplacée par le dogme du multiculturalisme.
Après la Seconde Guerre mondiale, l'Australie offrit une arche de Noé à bien des peuples, mais le dernier immigrant à franchir la frontière reste la tête de Turc, fût-il asiatique. Chinois et Vietnamiens sont des cibles privilégiées, accusés à voix haute de ne pas assez s'intégrer, à voix basse de trop travailler. Les Australiens s'égarent parfois, à la recherche d'une identité sans cesse remodelée.
Si l'immigration fut le seul moyen de peupler un pays qui, avec moins de vingt millions d'habitants, reste un désert bordé de quelques v