Le Prix de l'Arc de triomphe, dont la soixante-dix-neuvième édition se disputera dimanche sur l'hippodrome de Longchamp, est le véritable championnat du monde des pur-sang. Sur la distance dite classique, 2 400 mètres, car elle demande vitesse et tenue conjuguées, Montjeu, vainqueur en titre, tentera le doublé face à l'élite, dont ses cadets d'un an, le trois ans anglais de l'Aga Khan, Sinndar, vainqueur des derbys anglais et irlandais, et Volvoreta, pouliche entraînée à Maisons-Laffitte. Seuls six champions avant lui ont pu réaliser ce doublé. Excepté l'italien Ribot, tous ne furent pas des cracks, de ceux dont on dit qu'ils sont les chevaux du siècle. A l'inverse, parmi les lauréats n'ayant qu'un Arc à leur actif, certains, tant leur victoire fut éblouissante, sans appel, forte d'éléments permettant la comparaison, peuvent être considérés comme des cracks. Florilège de trois d'entre eux qui ont marqué le millénaire de leur foulée lors de cette rencontre intergénération, championnat international qui oppose la crème des sang bleu de la race chevaline, et ce, depuis 1920.
1955: Ribot laid, mais si bon
Jeune, l'italien Ribot n'était guère beau. Il était petit avec une queue de souris, l'encolure dotée d'une crinière plébéienne d'où émergeait une tête trop longue un brin nunuche. Son éleveur, Federico Tesio faillit même lui offrir un ticket de sortie pour la boucherie tant il lui déplaisait. En fait, ce fils de Tenerani nommé ainsi pour rappeler le peintre du XIXe, Théodule, ne