Les Australiens sont des drag queens. Et leur quartier est le King's Cross. Sur leurs hauts talons, elles jouent Marilyn Monroe et chantent Liza Minnelli.
Sur les scènes des night-clubs, elles battent des cils et font de l'oeil aux hommes venus s'étourdir. Au petit matin, on les croise dans les cafés d'Oxford Street où elles sont protégées des quolibets, car le boulevard appartient aux homosexuels.
Trois cafés sans sucre pour les reines de la nuit qui, dans ce bistrot, forcent la voix pour couvrir la techno qui fait se trémousser le serveur et vibrer les tasses.
Des Jeux, elles n'ont rien vu, mais elles se réjouissent à l'idée que certaines de leurs soeurs danseront dans les lumières de la cérémonie de clôture. La blonde a dit, ce n'est pas sûr. La rousse a répondu, c'est certain, les drag queens seront de le fête. Il y a quelques semaines, le débat avait agité la presse du pays. Que penserait le monde de l'Australie si, sur le stade, défilaient des travestis?
Les Australiens aiment se déguiser. Revêtir, l'espace d'un jeu, des vêtements de femme est presque une tradition masculine, avait expliqué un journaliste. Sydney est homosexuelle, plus encore que San Francisco affirment ceux qui, chaque année, organisent la Parade du Gay and Lesbian mardi gras. Un gigantesque défilé, de paillettes et de cuir, qui déferle sur Oxford Street où des centaines de milliers de spectateurs, venus en famille, s'installent dès l'après-midi pour s'assurer les meilleures places. La première édition de