Les gladiateurs Bleus face aux Lions indomptables, l'arène du Stade de France offre ce soir une affiche alléchante. Un match amical aux allures de combats des chefs. D'un côté, les Tricolores, champions du monde et d'Europe, terreurs de cette fin de siècle. De l'autre, les Camerounais, champions d'Afrique et olympiques, deux titres croqués cette année. Deux équipes aux palmarès biens fournis donc, acquis grâce à leurs mercenaires exilés. On connaît l'importance des Français dans les grands championnats européens (13 des 20 sélectionnés ce soir), mais les Camerounais évoluent également dans les plus grands clubs du Vieux Continent: Marc-Vivien Foe (Lyon), Lauren Etame-Mayer (Arsenal) et Geremi Njitap (Real Madrid) disputent la Ligue des champions. En tout, 19 des 21 sélectionnés pour le match de ce soir ont quitté leur championnat national. Les jeunes champions olympiques jouant encore au pays vont bientôt recevoir des propositions juteuses, pour eux et aussi pour leurs managers, leurs présidents de club... Mais, pour la réussite de quelques-uns, combien d'échecs?

Douloureux exil. «Il faudrait avoir les moyens économiques de retarder le départ des joueurs, explique Alan Duncan, agent et coordinateur d'une école de formation à Yaoundé. Aujourd'hui, certains acceptent n'importe quoi pour partir en Europe.» Et beaucoup se brûlent les ailes, plus incapables de s'adapter à une nouvelle vie qu'à un nouveau football. «Tout les grands joueurs de ces vingt dernières années étaient déjà