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Libération

En Italie, des joueurs trop européens pour être honnêtes

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publié le 7 octobre 2000 à 5h08

Rome

de notre correspondant

Les footballeurs, eux aussi, ont eu leurs pavillons de complaisance. La magistrature italienne enquête sur des trafics de faux papiers dont auraient bénéficié différentes équipes de premier plan, parmi lesquelles l'AS Rome, la Lazio, Parme, le Milan AC et l'Udinese. Plusieurs joueurs brésiliens, argentins et africains auraient ainsi présenté des documents falsifiés à la Fédération italienne leur permettant de se prévaloir d'une double nationalité. Un moyen de contourner les règles européennes qui interdisent d'aligner plus de trois étrangers extra-communautaires (c'est-à-dire hors UE) sur la feuille de match. La justice soupçonne en particulier plusieurs footballeurs sud-américains d'avoir acheté de faux passeports portugais pour environ 200 à 300 millions de lires (700 000 à 1 million de francs) l'unité.

L'enquête a démarré mi-septembre lors d'un déplacement à Varsovie, pour la coupe UEFA, de l'Udinese. A leur arrivée à l'aéroport, deux jeunes joueurs brésiliens (Warley et Alberto) du club italien sont retenus par les douaniers polonais. Motif: leurs numéros de passeport portugais correspondent à ceux d'autres citoyens lusitaniens. Au bout de quelques heures, les deux joueurs sont relâchés et peuvent normalement disputer la rencontre. Mais à leur retour, la justice italienne souhaite y voir plus clair. D'autant que l'affaire fait suite à d'autres cas obscurs, en particulier celui de l'Argentin de la Lazio de Rome, Juan Sebastian Veron. Le milieu de