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Libération

Kasparov limite les dégâts

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publié le 14 octobre 2000 à 5h26

Londres envoyé spécial

Il était un peu moins de 20 heures au Riverside Studio jeudi soir, et le champion du monde, Garry Kasparov, reconnaît enfin qu'il ne pourra pas l'emporter. Partie nulle, après cinq heures d'une lutte incroyable durant laquelle le tenant du titre a tout fait pour marquer le point entier dans cette troisième partie d'un championnat du monde prévu en 16 parties. Kasparov, 37 ans, a encore les ressources physiques de commenter le jeu, en anglais et en russe pour les journalistes. «J'avais un petit avantage mais c'était terriblement compliqué et je manquais de temps», s'excuse l'ogre de Bakou qui, malgré la déception, esquisse un sourire. Mardi soir, après sa défaite ­ la première depuis janvier 1999 ­, il avait été à peine poli. Là, on le sent soulagé d'avoir tout essayé. Son adversaire, Vladimir Kramnik, paraît vidé. Il a subi l'assaut, mais c'est lui qui mène au score (2 à 1) à l'issue d'une première semaine qu'il a dominée.

Ce bras de fer restera comme un monument de volonté de la part du champion du monde. Il lui a d'abord fallu faire preuve d'humilité en reconnaissant qu'il avait fait fausse route dimanche dernier, en jouant 12.pion h3. Ce jeudi, il a modestement emboîté les pas d'une partie jouée par le Letton Chirov cet été en Pologne. Cette concession faite, il ne lâchera plus rien. Entre le 16e coup (cavalier en d5) et le 26e (pion f4), on a vu un Kasparov agressif, survolté. Quatre heures de pilonnage. Un Kasparov des grands jours, agité de tics, t