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Libération

Pantani le pirate déserte la barre

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publié le 14 octobre 2000 à 5h26

Rome de notre correspondant

Marco Pantani ne s'est pas présenté sur la ligne de départ. Alors que le tribunal de Forli a donné vendredi matin le coup d'envoi du procès dans lequel il est inculpé de «fraude sportive», le coureur cycliste italien a préféré déserter le rendez-vous judiciaire. Seuls ses deux avocats étaient dans la salle d'audience pour assister au premier grand procès du dopage en Italie. Concrètement, le «pirate» est soupçonné d'avoir fait usage de substances interdites lors de Milan-Turin le 18 octobre 1995. Plus précisément, selon le procureur de Turin Raffaele Guariniello, d'avoir absorbé de l'EPO synthétique.

Contrôle élargi. Saisi du cas Pantani après le retrait forcé du coureur au Giro d'Italie de 1999 pour un hématocrite hors norme (52 % contre les 50 % autorisés), le magistrat piémontais décide l'année dernière d'effectuer un contrôle élargi des conditions de santé du coureur. A cet effet, il récupère l'ensemble des analyses de sang de Pantani et trouve notamment celles relatives au mois d'octobre 1995. Car, au cours de la course Milan-Turin, Pantani chute lourdement et doit être hospitalisé. Son dossier clinique révèle alors un hématocrite anormalement élevé: 60,1 %, alors que le taux moyen de Pantani durant l'hiver, au repos, ne dépasse pas les 43 %. Les autres paramètres sanguins (hémoglobine et ferritine) sont tout aussi préoccupants. «Ce sont des données uniquement explicables par l'absorption de substances stimulant l'érythropoïétine», écrivent les