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Libération

Une reine au pays du sport mâle

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publié le 18 octobre 2000 à 5h31

Tokyo de notre correspondant

Le présentateur de Fuji-TV n'a même pas eu le temps d'inviter les téléspectateurs à téléphoner. Le 11 octobre, l'invitée de Sanma, son talk-show quotidien diffusé à une heure du matin, a fait sauter le standard téléphonique dès les premières minutes. De Nagoya, de Sapporo et même de l'île lointaine d'Okinawa, les communications ont crépité pour dire leur fierté de voir enfin «triompher une Japonaise comme elle». Elle? Naoko Takahashi, 28 ans, championne olympique du marathon à Sydney et nouvelle star du sport nippon. Un petit bout de femme souriante et déterminée, que des centaines de milliers de Japonais ont applaudie lorsqu'elle a achevé, victorieuse, les 42 kilomètres de l'épreuve.

Des écrans géants, installés sur des camions vidéo stationnés dans les principaux parcs de la capitale, se chargeaient de retransmettre la course. Ils ont enregistré ce jour-là leur plus forte audience, équivalente à l'affluence record constatée dans les jardins publics le jour du combat de judo au sommet perdu par la vedette locale, Shinichi Shinohara, contre David Douillet.

«Une révolution». Naoko Takahashi est une athlète pas comme les autres au Japon, où la passion sportive est surtout synonyme de judo, sumo, kendo voire de football et de base-ball, toutes disciplines... très masculines. Alors que les judokas nippons, victorieux ou non, ont dès leur retour au Japon réintégré leurs hermétiques dojos, préservés des journalistes et des fans importuns, Naoko, elle, est