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Libération

Proces festina: le velo sur la sellette

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publié le 23 octobre 2000 à 5h41

Le premier grand procès français du dopage, celui de l'affaire Festina, débute ce matin à Lille. Ce véritable marathon judiciaire, puisque le tribunal siégera matin et soir pendant trois semaines jusqu'au 10 novembre, sera suivi par pas moins de 200 journalistes du monde entier. C'est la première fois qu'une affaire révèle un dopage massif et organisé dans une formation cycliste professionnelle, en l'occurrence l'équipe andorrane, qui était en tête du classement mondial au départ du Tour de France 1998. Elle implique le directeur sportif, le médecin et le soigneur, sept des neuf coureurs de l'équipe ayant avoué s'être dopés. Mais les enquêteurs ont vite acquis la conviction de la généralisation du dopage dans tout le peloton. L'enquête a aussi brutalement révélé au grand public la dangerosité des produits pris par les héros du Tour. Avec en vedette l'EPO, une substance alors indétectable qui augmente les globules rouges dans le sang, et donc l'oxygénation du muscle et la performance. A l'époque, le public apprend, effaré, que ce produit rend le sang plus épais et oblige les coureurs à se relever la nuit pour faire des pompes et éviter une crise cardiaque en plein sommeil.

Emotion. L'affaire a mis en cause ensuite les sponsors et les organisateurs de spectacle sportif, au premier rang desquels la société du Tour de France, qui ne pouvaient ignorer l'ampleur du phénomène. A rechercher les primes, à animer la course, les coureurs risquent leur santé. Elle a enfin mis sur la sell