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Libération

Pomme de discorde à New York

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publié le 24 octobre 2000 à 5h43

New York de notre correspondant

C'est une ville qui se déchire. Qui hésite entre extase et agonie, quand se réalise un rêve vieux de 44 ans : revoir enfin deux équipes new-yorkaises se disputer le titre suprême du sport roi. Dans dix jours au plus tard, New York sera «champion du monde» de base-ball puisque les Américains ont cette fichue habitude de croire que dès qu'ils dominent une discipline dans leur pays, ils sont les plus forts de la planète. Cette année, les World Series, la finale donc, se jouent entre les Yankees et les Mets.

Les Yankees, équipe presque aussi vieille que le jeu lui-même, a raflé 25 titres depuis 1921, dont les deux derniers haut la main. Equipe de héros et de légendes, de mercenaires aussi, habitués aux salaires les plus élevés de la profession. L'extraordinaire enceinte du Yankee Stadium, au beau milieu du Bronx, résonne encore des exploits de Mickey Mantle ou Joe Di Maggio.

En face, à quelques kilomètres, dans le Queens, trônent les Mets, qui, depuis leur naissance, en 1962, n'ont jamais su s'élever à la hauteur de leurs glorieux prédécesseurs, les Dodgers ou les Giants. Equipe populaire, en mal de stars et de budget, qui a souvent eu du mal à joindre les deux bouts, ils avaient remporté en 1969 leur premier titre et tout le monde avait crié au miracle. Puis sont venues les années 80, avec une deuxième consécration en 1986. Depuis, plus rien.

«Subway Series». Là, d'un coup, l'enjeu donne le vertige. La presse consacre des dizaines de pages quotidienn