Dans l'affaire Festina, ce ne sont pas les inconnus qui risquent le moins. C'est le cas de Christine Paranier, pharmacienne à Veynes dans les Hautes-Alpes et de son époux Eric, comptable à l'officine. Qui dit dopage, dit, en effet, médicaments. Or il n'y a pas de filières d'approvisionnement des produits dopants à la barre. Le docteur Rijkaert, absent, avait certes les siennes en Belgique. Le docteur Jimenez, l'autre médecin de Festina, en avait sûrement d'autres en Espagne, mais il n'a jamais été appréhendé. Aucune commission rogatoire internationale n'est venue lui demander des comptes outre-Pyrénées, comme l'a regretté le parquet. Reste Joël Chabiron, gravement malade, qui a fait, trois fois, un convoiement de produits rapportés de ses vacances portugaises. Reste la source de Willy Voet. Au palais de Lille, Christine Paranier, d'un milieu modeste, a accepté «par sympathie» de fournir, sans ordonnances, des produits au soigneur de Festina, son voisin. «Au début, c'étaient des petites quantités de vitamines ou de seringues, raconte-t-elle émue (elle a fait un malaise le premier jour d'audience). Puis un jour, j'ai craqué. Je lui ai fourni des corticoïdes, mais aussi deux fois des anabolisants. Je n'aurai pas dû. C'est la sottise du pharmacien.» Le président incrédule ne comprend pas: «La sottise?» Elle explique que concurrence aidant, un jour on veut «faire plaisir» au client. Celui-ci lui a payé 40 000 francs de produits, dopants souvent, de 1995 à 1998. Elle gagne 10 000
«C'est la sottise du pharmacien»
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par Blandine HENNION
publié le 26 octobre 2000 à 5h49
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