Lille envoyée spéciale
La cérémonie des aveux s'est poursuivie hier lors de la troisième journée du procès Festina. Mais avec une solide mise au point sur la notion de victimes. Dès le matin, l'avocat de Willy Voet, l'ex-soigneur de Festina, a ainsi remis en cause sept des neuf parties civiles au procès. «Les vrais patrons du dopage ne sont pas sur le banc des prévenus. Qu'ils soient parties civiles à ce procès où seuls quelques lampistes sont prévenus, c'est insupportable.»
Me Jean-Louis Bessis vise ainsi la Société du Tour de France, la Fédération française de cyclisme (FFC) et l'Union cycliste internationale (UCI), sans oublier Festina SA, le parrain de l'équipe. «C'est comme si un taulier de la rue Saint-Denis se portait partie civile dans une affaire de proxénétisme», a-t-il lancé à propos de l'UCI, qui
sabote «la politique antidopage de Marie-George Buffet» et «couvre» les tricheurs. Me Bessis avec Thibault de Montbrial, le conseil de Bruno Roussel, ex-directeur sportif, contestaient aussi le statut de victimes de Laurent Brochard et Pascal Hervé, deux anciens coéquipiers de Virenque.
«Ils m'ont volé.» Christophe Bassons, l'ex-coureur de Festina (Libération d'hier) qui a toujours refusé le dopage, est venu apporter son soutien aux avocats en remettant les choses au point. «La victime, c'est moi. Ils m'ont volé des victoires. J'ai toujours eu à cause d'eux un salaire très moyen. Je suis tellement anémié que dans un an je devrai abandonner le vélo à cause du dopage des autre