Lille envoyée spéciale
Le Tour de France 2001 démarrera à Dunkerque. Mais c'est à Lille qu'on l'enterre, avec le procès Festina, qui en sape tous les jours la crédibilité. «Les langues de ce milieu se délient», constate le président du tribunal. «Ce procès avance au rythme de deux équipes dopées par jour», surenchérit Me Thibault de Montbrial, l'avocat de l'ancien directeur sportif de l'équipe andorrane, Bruno Roussel. Et ce n'était hier que son quatrième jour.
C'est le quintuple vainqueur du Tour qui tombe en premier. L'ancien coureur de la Française des jeux Thomas Davy a témoigné sous serment pour dire qu'il existait «un dopage avec suivi médical en 1995 et 1996 chez Banesto (son équipe précédente). Tous les coureurs prenaient de l'EPO». Y compris son leader, Miguel Indurain. C'est ensuite la Française des jeux, porte-parole du prétendu renouveau du cyclisme après le Tour de la honte de 1998, qui plongeait à pieds joints dans le dopage. Son ex-soigneur Jeff d'Hont est prévenu à Lille. Il a nié, les yeux dans les yeux, avoir dopé Erwan Menthéour, l'ancien cycliste de l'équipe. «J'espère que tu pourras te regarder dans la glace demain matin», lui a lancé ce dernier.
Hypocrisie. Menthéour avoue avoir été une chaudière du peloton. Il parle. «Je n'ai pas rencontré un seul directeur sportif qui ne pratiquait pas le dopage dans toute ma carrière. Marc Madiot, mon directeur à la Française des jeux, m'a dit: "Je veux des résultats. Tu fais comme tu veux. Mais si tu es positif, je ne