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Libération

Le monsieur Propre italien au tapis

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publié le 28 octobre 2000 à 5h53

Rome de notre correspondant

Suspendu pour antidopage. Après un quart de siècle de combat contre la diffusion de produits interdits dans le sport, Sandro Donati a finalement été sanctionné jeudi, avec six autres membres de la commission scientifique antidopage, par le Comité olympique italien (Coni). Depuis longtemps, pour une partie du milieu sportif transalpin, il faisait figure d'homme à abattre. Trop pointilleux, trop dubitatif devant certaines entreprises sportives inhumaines. «Un extrémiste de l'antidopage», ont fini par trancher, agacés, ses détracteurs. Il faut dire qu'avec sa petite silhouette, son allure janséniste et sa farouche obstination, Sandro Donati a toujours détonné au beau milieu d'un Coni ébloui par le métal des médailles olympiques, enrichi par les recettes du Totocalcio et tout-puissant faute d'un véritable ministère des Sports en Italie.

Soupçonné avec ses collègues de la commission scientifique, d'avoir permis la publication dans la presse de données partielles révélant des taux d'hormones de croissance exorbitants chez les sélectionnés olympiques et en particulier dans le sang de cinq médaillés d'or de Sydney (Libération du 16 octobre), Sandro Donati vient donc d'être muselé: le Coni a annoncé jeudi la suspension immédiate de la commission.

Choqué. «Le milieu sportif a renversé le problème, analyse-t-il. Plutôt que s'interroger sur les données de l'enquête qui font apparaître des taux d'hormones de croissance alarmants chez 61 des 538 athlètes soumis au