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Libération

Hein Verbruggen pris dans la tourmente

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publié le 31 octobre 2000 à 5h59

Lille envoyé spécial

«Les éléments sont contre nous.» Le président du tribunal de grande instance n'a pas caché sa déception. Hein Verbruggen, président de l'UCI (Union cycliste internationale), n'a pu s'envoler de Manchester pour cause de tempête. Il ne comparaîtra qu'aujourd'hui. En son absence, la défense ne se prive de le charger. «Il n'y a que les instances sportives pour ne pas savoir que le dopage existe», ricane Daniel Ferrari, beau-père de Willy Voet, ancien soigneur de l'équipe Festina. Tout à la défense de son gendre, il raconte une anecdote qui en dit long sur l'étendue des dégâts. «Un jour, le père d'un gamin lui demande des produits pour marcher un peu mieux. Willy a refusé en le traitant de père indigne.» Le président du tribunal, Daniel Delegove, est alléché: «C'est amusant. Enfin, non, c'est triste. Disons que c'est piquant: cela prouve qu'il y a quand même des gens bien informés sur le dopage.» Daniel Ferrari enfonce le clou: «Mon petit-fils, son fils, voulait faire du vélo. Willy l'en a dissuadé. Le gamin a vite compris, il est aujourd'hui gardien de but d'une équipe de foot.»

Gare de triage. Sylvie Voet, sa femme, a le même souci de mouiller les parrains du cyclisme. «Hein Verbruggen dit qu'il ignore tout du dopage; il devrait quitter de temps en temps sa villa de Lausanne pour rencontrer des gens.» Et, pour défendre son mari, elle détaille le contenu de son réfrigérateur: «Je ne voulais pas qu'il devienne la gare de triage du dopage. C'est pourquoi Willy a