Lille envoyé spécial
Le cyclisme est mort, hier au tribunal correctionnel de Lille. Du moins l'idée que s'en faisait encore une poignée de naïfs. Hein Verbruggen, président de l'UCI (Union cycliste internationale), a dû en convenir à demi-mots: «Il y a un petit groupe de tricheurs; et puis il y a un groupe beaucoup plus grand de coureurs qui sont obligés de suivre, sinon ils se sentent défavorisés; la troisième catégorie ne se dope pas mais se bourre de médicaments autorisés; la quatrième, plus petite, ne prend rien du tout.»
Le seuil de 90 % de dopés, au-delà duquel Verbruggen a un jour promis de démissionner est-il dépassé? Que non, jure le parrain du cyclisme mondial, car tel n'est pas son propos. Entendu en tant que partie civile, donc réputé victime des retombées de l'affaire Festina, il est là pour démontrer la sincérité de son engagement contre le dopage. Hein Verbruggen n'était pas obligé de venir; il n'aurait pas dû. Sa tartufferie a éclaté au grand jour.
Prenons le cas de Laurent Brochard, coureur de Festina, champion du monde en 1997. Contrôlé positif à l'issue de la course, il a produit un certificat médical à retardement pour justifier sa prise de lidocaïne. L'article 43 du règlement de l'UCI est pourtant formel: l'alibi thérapeutique produit «après le contrôle» ne peut être retenu. Hein Verbruggen s'assoit consciencieusement dessus: «Si un médecin veut tricher, il peut le faire avant ou après la course.» Au diable le règlement, donc. Brochard, qui a toujours nié s