Lille envoyée spéciale
Afin d'apprécier toutes les responsabilités du système de dopage généralisé dans le cyclisme, le procès Festina se poursuit ce matin à Lille avec les explications de Daniel Baal, président de la Fédération française de cyclisme (FFC), qui succèdent à celles de Hein Verbruggen, président de l'UCI (Union cycliste internationale), entendu mardi. Le tribunal se penchera ensuite sur le rôle des organisateurs de spectacles sportifs avec l'audition de Jean-Marie Leblanc, directeur du Tour de France. Libération a demandé à François Poyet, psychiatre au CHU de Clermont-Ferrand et médecin du Comité Auvergne de la FFC, d'analyser ces dix premières journées de débats au tribunal de Lille.
Comment est perçu localement le procès Festina?
Je ne pensais pas qu'il aurait un tel retentissement. Tout le monde en parle ici et le suit attentivement. Même ceux qui étaient convaincus que Richard Virenque se dopait comme ses coéquipiers ont été secoués par ses aveux, prononcés dans l'enceinte d'un tribunal. Cela a aidé à la prise de conscience de l'ampleur du dopage et de sa nocivité.
Une idée reçue est morte à Lille, celle que, si tous les coureurs se dopent, ils restent à égalité, une marche plus haut.
C'est un grand enseignement du procès. Non seulement un Bassons n'a aucune chance de gagner contre des coureurs dopés, car, d'un cheval de trait, le dopage fait un pur-sang. Mais au sein des coureurs dopés, il y a une inégalité. Le dopage fausse doublement les classements sportifs