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Libération

«Je suis banquier, pas biologiste»

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publié le 3 novembre 2000 à 6h07

Lille envoyée spéciale

Je suis naïf, maladroit, mais de bonne foi dans ma lutte contre le dopage. C'est en substance le message lancé hier par Daniel Baal, président de la Fédération française de cyclisme depuis 1993, entendu au tribunal de Lille comme partie civile. Il lui aura fallu quatre heures pour reconnaître sa faillite: «Je veux bien que la FFC ait échoué dans la lutte antidopage, mais c'est aussi l'échec de toutes les fédérations internationales, du CIO et des Etats, même si la France est le pays le plus en pointe.» A défaut d'être toujours à la hauteur de la tâche, Baal se pose en moins pire.

«Pas un pourri». Alors qu'il est élu depuis 1979 au comité directeur de la FFC, Daniel Baal affirme n'avoir eu aucune conscience de l'existence de l'EPO lors de sa première élection à la présidence de la fédération, en février 1993. «Pourtant, le CIO avait inscrit cette hormone sur sa liste des produits interdits dès 1990», souligne le président du tribunal. «Je suis banquier, pas biologiste. 90 % des noms des produits de cette liste ne me disaient rien», se défend l'Alsacien. Qui ne semble pas convaincre le magistrat: «1993, c'est pourtant le premier Tour de France sous EPO de Festina. C'est plus de trois ans après les décès de sept cyclistes néerlandais, imputés à une utilisation expérimentale de l'EPO.» Baal se défend: «Je n'avais pas la certitude que les décès étaient liés aux hormones. Et puis je n'étais pas aux affaires. Ma préoccupation, comme président de l'Alsace à l'ép