Aquelques heures du coup d'envoi de France-Australie (1), le seul souci qui semble habiter le XV tricolore concerne l'éventuel forfait (désormais improbable) de Thomas Castaignède, en délicatesse avec une tendinite tenace au talon gauche. «Je ne prendrai pas de risque, assure l'arrière des Saracens, si je suis à cinquante pour cent, je préfère me retirer. Xavier est prêt à me remplacer.»
Exact. Garbajosa, qui a suppléé le handicapé durant une longue séance consacrée à la mise en place de mouvements tactiques destinés à perturber la rigueur défensive adverse, a d'ailleurs une revanche à prendre, lui qui laissa une épaule dans la dernière confrontation avec les Wallabies, il y a un an, en finale de la Coupe du monde.
Pourtant, d'un côté comme de l'autre, on a l'impression que la page est tournée. Sur les vingt-deux champions du monde, il n'en reste plus que neuf en activité, alors que six Français seulement avaient débuté le match en novembre.
Décomplexés. Ce bouleversement des effectifs explique peut-être la sérénité émanant du groupe rassemblé à Clairefontaine par un Bernard Laporte lui-même décomplexé. De Christophe Juillet, le faux retraité, qui affirme aborder la rencontre «sans la moindre pression, décidé à prendre un maximum de plaisir», à Fabrice Landreau, l'ex-mammouth grenoblois, sept fois remplaçant entre 1992 et 1994, qui
accueille la nouvelle de sa première sélection d'un «Je n'y croyais plus» enjoué, en passant par Christophe Moni, le Chéri-Bibi flanker, bien décidé