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Libération

Le juge face aux «cornues pédalantes»

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publié le 6 novembre 2000 à 6h13

Lille envoyée spéciale

Le procès Festina reprend ce matin au tribunal de grande instance de Lille. Avec l'audition des Douanes, dernière partie civile dans cette affaire, le réquisitoire et les premières plaidoiries de la défense. Le tout sous la houlette du président Daniel Delegove, qui mène les débat depuis le 20 octobre, avec une parfaite connaissance du dossier. Et des choses du vélo. Le jour où le docteur Pépin présente sur grand écran, au tribunal qui juge «la» grande affaire du cyclisme, la liste des principaux corticoïdes utilisés comme dopants depuis vingt ans par les coureurs, le président grince :«Sinactène, Kénacort... C'est donc cela la liste des grands noms du cyclisme !»

Le magistrat nordiste Daniel Delegove, âgé de 53 ans, a eu une vie avant de porter la robe. Il était prof d'histoire. Ses élèves n'en gardent pas un souvenir ébloui. L'ancien enseignant est du moins resté bon élève. Il apprend vite les arcanes des potions magiques ingurgitées par ceux qu'ils baptisent les «cornues pédalantes». Plus vite en tout cas que les instances du cyclisme. A Hein Verbruggen, le président de l'UCI sidéré, il fait un cours savant sur les hormones peptidiques, les corticotropes et autres précurseurs, détaillant avec précision les effets du dopant sur les différents organes. «Je résume, puisque vous n'étiez pas là pour écouter l'expert», siffle le vice-président du tribunal de Lille à la partie civile. L'homme a le sens de la formule, celle qui réveille l'attention dans des a